The Leftovers, série existentialiste
The Leftovers a débuté sur HBO à l’été 2014. La série est inspirée du roman éponyme de Tom Perrotta et pour le scénario, l’auteur a été épaulé par Damon Lindelof (scénariste de Lost). Au générique on retrouve Liv Tyler, Amy Brenneman, Justin Theroux et Christopher Eccleston notamment. De belles promesses en somme… “There is no leaving here” Garvey Sr The Leftovers démarre avec la disparition soudaine d’une partie (2%) de la population mondiale, un événement inspiré de passages bibliques. 2% c’est peu et en même temps c’est significatif, car tous ceux qui restent (les fameux leftovers) sont susceptibles d’avoir été touchés par la disparition d’un proche. Néanmoins la disparition de 140 millions de personnes sur un total de 7 milliards n’est pas un cataclysme apocalyptique. Si bien que la vie doit reprendre son cours pour ceux qui restent. D’ailleurs, juste après la disparition, la série fait un bond de 3 ans en avant et nous fait suivre la vie des habitants d’une petite ville de l’état de New York. Le spectateur y fait connaissance avec Kevin, chef de la police locale, sa femme Laurie qui a quitté la famille pour rejoindre une communauté mystérieuse (secte?), son fils disciple d’une sorte de gourou, sa fille jeune ado paumée, Nora une jeune mère qui a perdu tous les membres de sa famille, le père Jamison qui lutte pour la sauvegarde de son église etc… “I tried to get better, Kevin. I didn’t want to feel this way, so I took a shortcut, but it led me right back home.” Nora Durst La réalisation est remarquable, la photographie aussi, les acteurs sont globalement bons et une mention spéciale à la bande son éblouissante signée Max Richter. Mais sur le fond, The Leftovers est loin de faire l’unanimité car la série donne l’impression de se regarder, de se complaire dans son immobilité suffocante. Elle est parfois banale, parfois lente. La critique est sans doute fondée mais il me semble que c’est justement dans sa lenteur (propre à la vie), et dans ses temps morts que la série dépasse son statut de fiction. The Leftovers n’est pas une série qui cherche coûte à coûte à résoudre l’énigme de la disparition. La disparition n’est finalement qu’un prétexte pour observer des destins. En effet, The Leftovers se concentre sur ses personnages; ces êtres qui ne vivent plus véritablement et nous met face à l’absurde de la vie, au néant (réflexion existentialiste par essence). Comment vivre après une tragédie et échapper à la tyrannie du passé ? Comment vivre tout court, puisque le néant semble nous attendre au bout du chemin ? Comment faire son deuil ? Quelle place pour la mémoire ou la foi ? Comment les vivre ? Etc… En ce qui me concerne je trouve que la série est probablement l’une des meilleures de 2014, et vous invite à découvrir la 1e saison. En attendant la 2nde qui démarre cet été… |